Bye bye cultures ?

ou les impacts du changement climatique sur le patrimoine culturel immatériel

Vendredi 8 avril 2011 de 10h à 12h30

La culture et les pratiques culturelles ont permis à l’homme de forger son identité à travers le temps. Cette approche réside en partie dans l’interaction entre l’homme et son environnement naturel. Les vingt-huit termes utilisés par les Inuit pour désigner la neige illustrent cette idée.

C’est pourquoi, pour cette table ronde, nous nous proposons de traiter des impacts du changement climatique sur le patrimoine culturel immatériel, bien qu’il ne soit pas mentionné dans la Convention du patrimoine mondial de 1972.

Dans un premier temps, nous nous interrogerons sur ces impacts d’après des exemples et des études de cas de sites culturels et naturels inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Les îles Halligen (Mer de Wadden) ont déjà souffert des effets du changement climatique et risquent à court terme de disparaître de la surface du globe. A travers l’étude de ce site, nous souhaitons interpeller le public et le sensibiliser aux conséquences socioculturelles pour l’humanité de la perte, due au climat, de ce patrimoine. En disparaissant, ce territoire fera perdre aux habitants de ces îles ses lieux de vie et de tradition-transmission.

D’autres régions géographiques sont sujettes à une perte identitaire similaire. Ainsi, nous mettrons en exergue d’autres exemples concernant les impacts du changement climatique sur le patrimoine culturel immatériel comme en Alaska.

Puis dans un second volet, nous nous intéresserons à l’homme en tant qu’acteur clé dans le processus de tradition-transmission du patrimoine culturel et sur son nouveau statut de « réfugié climatique » de ces territoires menacés.

La table ronde Bye bye cultures ? se propose donc de débattre des impacts du changement climatique sur des populations dotées d’un patrimoine culturel immatériel menacé de disparition. Chaque intervenant, spécialiste et reconnu dans son domaine, pourra apporter un éclairage sur cette question complexe. L’auditoire sera également invité à participer à cette réflexion en fin de séance.

Les intervenants :

Isabelle Brianso

Chercheur à l’université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines (UVSQ), elle a effectué une thèse de doctorat européen (félicitations du jury) sur la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO avec une application de terrain dans le parc archéologique d’Angkor (Cambodge). Classé en 1992 sur la Liste du patrimoine mondial en péril, le site comprend des forêts, des villages et des monuments. Il est qualifié de « patrimoine culturel vivant » en raison des pratiques immatérielles des communautés religieuses et villageoises. Isabelle Brianso a été nominée au prix européen 2010 « Cultural Policy Research Award » décerné par la Fondation européenne de la culture concernant une recherche sur la réception des patrimoines inscrits par l’UNESCO. Enfin, elle collabore au projet ANR « CLASSIQUE » traitant des évolutions et des impacts du climat et de la société sibérienne.

Christel Cournil

Maître de conférences en droit public à l’Université Paris 13, membre du laboratoire Iris. Depuis 2005, elle travaille sur les questions des migrations environnementales, le droit international des migrations, les droits de l’Homme et le droit international de l’environnement. Elle a codirigé un ouvrage collectif sur Les changements climatiques et les défis du droit, paru chez Bruylant en 2010.

Jean-Michel Huctin

Doctorant en ethnologie à l’université de Paris Diderot et membre du Centre Européen pour l’Arctique (CEARC) de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines où il enseigne l’anthropologie. Depuis 1997, il séjourne régulièrement dans une communauté inuit au nord du Groenland dont il parle la langue, le kalaallisut. Engagé dans la promotion de la culture inuit et dans des actions éducatives pour la jeunesse locale, il est par ailleurs le coauteur et coproducteur du premier film de fiction entièrement en langue groenlandaise, « Le voyage d’Inuk » (www.inuk-lefilm.com, sortie prévue en 2011).

Géraldine Schwarz

Journaliste-reporter. Après dix ans à l’Agence France Presse et deux prix, elle a créé Berlin Factory, une société de production située dans la capitale allemande, sa ville d’élection. Elle réalise des reportages et des documentaires en particulier pour Arte et collabore avec Le Monde et la revue XXI. Elle a réalisé un reportage écrit et filmé sur l’archipel allemand des Halligen.

ALOFA TUVALU

(Aimer Tuvalu), association franco-tuvaluenne, est née de la volonté de sauvegarder Tuvalu, la première nation menacée de submersion en raison des changements climatiques. Cet archipel de 26 km2 – 9 îles perdues dans le Pacifique Sud – est le symbole de ce qui nous attend tous si nous n’y faisons rien. Après un film « Nuages au paradis », tourné en 2003 sur la situation de l’archipel, et un second voyage fin 2004 pour recueillir l’adhésion de la population à son projet d’assistance, « Small is Beautiful », Gilliane le Gallic, également initiatrice du Jour de la Terre dans les pays francophones en 1990, crée l’association en février 2005.

« Small is Beautiful » est l’une des Actions Remarquables de la Décennie de l’Education au Développement Durable de l’Unesco. Plus d’informations : www.alofatuvalu.tv

Équipe organisatrice sous la direction d’Isabelle BRIANSO :
Émilie CLÉGUER, Armelle FILY, Sylvain LIRSAC, Anne-Laure ROUXEL

Leave a Comment